Les infrastructures cyclistes sont-elles à la hauteur des enjeux ?

Cette fois encore, la redaction de la bicycle sort les flingues. Non, non, et non, les infrastructures cyclistes ne sont pas à la hauteur !!! Avant de détailler un peu dans les détails, voyons quelques chiffres.

Vous vous rappelez ? On aime bien les chiffres à la rédaction de la bicycle !

En France, seulement 2,7 % des actifs vont travailler en vélo. Objectif du gouvernement, monter à 9 % d’ici 2 024. Cela fera passer de 700 000 à 2 500 000 cyclistes.

Comment prévoient-ils de faire ça ? Un des volets, c’est la construction d’infrastructures cyclistes. Pour les sportifs que nous sommes, ça peut être une aubaine.

Rappelons que 120 000 hommes et femmes (peu) ont une licence FFC. Améliorer notre circulation, en accroissant la sécurité, c’est toujours bon à prendre non ? Le sujet est vaste, on vous propose un bref état des lieux.

Plus d’infrastructures cyclistes pour moins d’accidents ?

C’est assez simple à comprendre, vous allez tout de suite saisir. Jusqu’à il y a peu, le nombre de cyclistes décédé sur les routes était stable.

Le chiffre était de 150 par an, on est d’accord, c’est 150 de trop. Mais vous avez vu, entre 2 016 et 2 017, on est passé de 160 à 172, soit + 7,5 %.

Un pic a été enregistré en février 2 019, avec + 25 % de cyclistes décédés par rapport à janvier. 18 personnes à vélo sont décédées sur les routes.

Si on ne modifie pas les infrastructures cyclistes, quels seront ces chiffres en 2 024 ? Faisons simple, avec une règle de 3. 172 morts avec 700 000 cyclistes, ça fait 615…pour 2 500 000. 

Pour autant, est-ce que c’est si simple ? Plus on augmente le nombre de cyclistes, plus on augmente les accidents de vélo ? La réponse, c’est oui et non.

En Hollande, où le vélo est très utilisé, les risques d’être tués n’augmentent pas mécaniquement. Le ministre des Transports néerlandais rappelait en 2 017 un principe fondamental.

C’est l’effet nombre dont nous avons déjà parlé. Il soulignait :  » les risques pour les cyclistes sont réduits […] où l’utilisation de la bicyclette est intensive ». Mais, c’est le point qui nous intéresse, c’est un pays très bien équipé en infrastructures cyclistes

De quoi parle-t-on avec les infrastructures cyclistes ?

On ne veut laisser personne en chemin. À ce niveau de lecture, il faut définir un peu l’objet convoité. Une infrastructure cycliste, c’est un aménagement qui peut accueillir les deux roues.

Certaines applis vélos les signalent. C’est assez vaste non ? Pour la définition juridique – vous allez comprendre pourquoi on passe par là – il y en a 5. 

  • Piste cyclable en site propre (isolée par des plots). Le confort, la sécurité sont au rendez-vous.
  • Bande cycliste tracée sur la voie (dans le sens ou non de la circulation).
  • Rue toute simple, sans truc spécial (c’est chaud, faire attention).
  • Voie de bus partagée (aïe, attention, celle-là, elle pique).
  • Couloir cyclable sur le trottoir. C’est risqué, mais pour les piétons qui s’y aventurent.

En tant qu’utilisateurs et cyclistes, nous souhaitons en ajouter d’autres. Notamment les infrastructures cyclistes statiques.

Vous les utilisez pour faire une pause repas lors de vos entraînements. Ou lorsque vous partez en voyage à vélo. Vous voyez de quoi on parle ? Voici une autre liste, complémentaire.

  • Le parking à vélo pratique (pas le truc au sol pour y mettre la roue !)
  • Un parking à vélo couvert.
  • Parking à vélo fermant à clé. (Pour laisser le vélo plusieurs heures sans risque de vol).
  • Le wagon de train avec plus de 3 porte-vélos.
  • Les ponts de franchissement de carrefours dangereux.
  • Des ascenseurs suffisamment grands pour qu’un vélo y entre. On pense aux gares, stations de métro, ascenseurs urbains.
  • Les sas à vélo (aux feux tricolores).
  • Points de recharge pour VAE.
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C’est vrai que les infrastructures cyclistes sont obligatoires ? 

Oui ! Vous connaissez la loi LAURE ? Rassurez-vous, certains élus locaux non plus ! Nous en avons déjà parlé dans notre article sur l’usage des masques antipollution.

LAURE = Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie. La revoilà, elle nous concerne encore ! Dans son article 20 les amis, il y a des choses très intéressantes pour nous.

Elle date de 1 996, ça ne nous rajeunit pas !  Cette loi rend obligatoire la réalisation d’infrastructures cyclistes.

Le volet concernant cette obligation a été publié en 2 012. Ouf, c’est moins vieux ! Son petit nom, c’est  » Réglementation sur les règles de l’art en matière de construction des aménagements cyclables ».

Il y a une chose qu’il ne faut pas oublier de rappeler à nos élus. Lorsqu’ils s’apprêtent à refaire une voie, ils doivent respecter l’obligation de la loi LAURE.

Et, c’est quoi concrètement ? Justement, la réalisation d’infrastructures cyclistes  » en fonction des besoins et contraintes de la circulation » ! Voici comment ils sont décrits dans le texte. Ce sont des « itinéraires cyclables pourvus d’aménagements » sous forme de :

  • Pistes.
  • Marquages au sol.
  • Couloirs indépendants.

Cette obligation génère, il est vrai un surcoût dans les travaux. Les collectivités repousseraient les chantiers pour cette raison ? Dans certains cas, c’est possible, l’état des finances publiques n’est pas au beau fixe.

Et le budget de l’État, c’est nos impôts, alors…Ne soyons pas trop gourmands, une vignette cycliste pourrait voir le jour.

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    L’intermodalité vélo-transports publics et les infrastructures cyclistes

    Ne rêvez pas voir des pistes cyclables réservées partout. C’est une image du paradis du cycliste, c’est tout ! Observez bien l’état des routes empruntées par les coureurs du tour de France.

    Quelle est votre première pensée ? Elles vous paraissent en bon état ? Vous voyez beaucoup de pistes cyclables, de voies réservées ?

    Nous trouvons pour notre part que l’état des routes est particulièrement dangereux pour les coureurs. Voyez-vous souvent des parkings à vélo lors de vos sorties ? Des trains aménagés pour les cyclistes ? Des bus de transports avec des coffres à vélo ? 

    Mais c’est une autre histoire, introductive à ce qui suit. Les infrastructures cyclistes font partie d’un maillage territorial. Elles doivent favoriser l’intermodalité vélo-transports publics.

    Quel rapport avec vos entraînements et le cyclisme version sport ? Imaginez pouvoir prendre facilement le train, le bus, avec votre vélo.

    Pouvoir tracer un circuit qui vous mène en haut d’un col. Puis qui vous conduit de l’autre côté, en bas de la vallée. Vous pourriez ensuite rentrer par le train ou le bus, aussi facilement qu’à vélo !

    Ne vous êtes vous jamais dit  » dommage, si j’avais eu le temps, j’aurais pu aller plus loin » ?

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    Des sous pour les infrastructures cyclistes ? Il y en a depuis 2 018, mais c’est assez ? 

    Pour finir notre petit voyage au pays des infrastructures cyclistes insuffisantes, parlons d’argent. Cela devrait donner des ailes aux anti-cyclistes, mais tant pis.

    L’État a annoncé en septembre dernier son plan vélo. Et oui, pour tripler le nombre d’utilisateurs d’ici 2 024, il faut faciliter la circulation cycliste. 350 millions d’euros ont été mis sur la table.

    Mais pour 7 ans, soit 50 millions par an. Le COI en demandait 4 fois plus chaque année. Le COI, c’est le conseil d’orientation des infrastructures.

    On y retrouve Matthieu Orphelin, membre, défenseur du vélo et député de Maine-et-Loire. Allez faire un tour sur son site, on voit qu’il aime le vélo ! 

    Pour quelles infrastructures cyclistes ces fonds seront-ils utilisés ? Au départ, l’ambition était grande ! On parlait d’aider les collectivités à construire des passerelles pour traverser les fleuves.

    Mais aussi pour franchir les voies ferrées et les autoroutes. Mais l’annonce d’une enveloppe plutôt mince a fait l’effet d’une douche froide.

    Comment seront réparties les dépenses ? Qui a pu aller à Paris s’est rendu compte que les infrastructures cyclistes se sont multipliées.

    Rien qu’en 3 ans (entre 2 012 et 2 015, les voies cyclables ont augmenté de 60 % ! Pour autant, l’ambition est de s’appuyer sur un aménagement du territoire républicain.

    Chaque citoyen est en droit d’exiger circuler en toute sécurité, partout en France. Ainsi, les rapporteurs de ce fonds ont avancé des pistes concrètes.

    C’est au plus haut de l’exécutif qu’on s’est engagé (le Premier ministre Édouard Philippe). On parle de création d’axes cyclables, de franchissement de ponts, tunnels, carrefours dangereux et échangeurs autoroutiers.

    Mais on évoque également le double sens cyclable. Ce, pour toutes les voies limitées à 50 km/h (contre 30 aujourd’hui). Et aussi la généralisation des sas vélos aux feux, en agglomération.

         

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        Bonus : le rêve des infrastructures cyclistes existe, parfois !

         

        • Des ponts spéciaux pour vélos, aux Pays-Bas et en Californie.
        • Des parkings de 2 500 places en plein centre-ville (Amsterdam).
        • Un parking automatique de vélo, couvert. (Pays-Bas).
        • Un parking souterrain de type puit, automatique (Japon).
        • Un rond-point suspendu pour vélo, installé au-dessus d’un échangeur autoroutier (Pays-Bas).*
        • Un tunnel réservé aux cyclistes sous des autoroutes (Pays-Bas).
        • Les 15 eurovéloroutes (certaines passent en France).
        • La trentaine de vélodromes en France.
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