Vous l’ignoriez peut-être, mais le cyclisme sur glace existe bel et bien ! Dès lors, vous pensez, » comment fait-on pour tenir en équilibre et ne pas tomber en faisant du vélo sur la glace ? » Hé bien, figurez-vous qu’ils sont nombreux à avoir voulu répondre à cette question !
Nous avons des cyclistes et vététistes, en France, mais aussi à l’étranger, qui pratiquent le vélo en hiver, et précisément ce cyclisme sur glace. La discipline sportive existe depuis au moins les années 30, et prend aujourd’hui plusieurs visages différents. Suivez nous, en quelques minutes, vous découvrirez des choses peu connues sur le cyclisme sur glace, cousin éloigné de la moto sur-glace !
Le vélo sur glace est né avec le vélo !
Vous pensez que c’est une trouvaille fun, qui vient de la culture de la glisse, inventée par une poignée de jeunes fous ? La réalité est toute autre, n’en doutez pas ! Le vélo a été inventé quand on a voulu remplacer le cheval pour les déplacements.
Mais pas exclusivement dans les pays tempérés ! Les nations du nord sont concernées aussi par les avancées technologiques. Pour ceux qui ont une bonne partie de l’année immergée dans les basses températures, il fallait bien bouger ! Le vélo sur glace est apparu, dans ces pays, quasiment au même moment que le vélo traditionnel.
En suède, un certain ISCYKEL a conçu au début du siècle un vélo pour la glace, afin d’effectuer des transports sur les lacs gelés. Le vélo n’a pas de roues, il est doté de deux patins. Un à l’avant, et un à l’arrière. L’ingéniosité du dispositif de propulsion est qu’il conserve le système de pédalier.
La rotation donnée par le mouvement du cycliste est transmise à l’arrière par la chaîne. Mais un second dispositif – bras articulés et chaîne – convertit la rotation en translation avant et arrière au patin, qui fait avancer la petite reine des neiges !
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Cyclisme sur glace avec monoski avant
Pensez-y, on parle de motoneige, de skis, de chenillettes, alors pourquoi pas de vélo à glace ? Aux Etats-Unis, le père du Do It Yourself (DIY), Hi Sibley, décrit comment se fabriquer tout seul un vélo pour la glace. Il s’agit de remplacer la roue avant par un monoski fixé à la fourche avant. Puis d’équiper la roue arrière de clous. Il conclut par : « vous pouvez profiter de nombreuses heures sur la glace ». Après avoir fabriqué vous-même l’équipement avant, ce n’est pas une mince affaire !
Dans les années 30, des cyclistes avec des vélos équipés d’un monoski avant ont été filmés sur la Milwaukee River entre Gordon Park et Riverside Park. L’association Milwaukee récréation, reprenant les images sur son site, a baptisé ces cyclistes d’hiver les “icyclistes”, contraction de ice et de cycliste. Ils ont posté sur YouTube la seule vidéo disponible de cette époque, montrant ces coureurs à vélo sur glace. Alors, vous êtes convaincus ?
Les courses de vélo sur glace existent aujourd’hui
Vous connaissez les courses de vélo sur neige, une des plus connues se déroule en Suisse. C’est la descente du glacier de Fee, longue de sept kilomètres pour un dénivelé de 1700 mètres. Mais les courses de vélo sur glace ?
Il faut aller à Montréal pour participer à l’une d’entre elles, organisée par l’association Honesca. Elle se déroule en février, c’était la 3e édition cette année 2 019. Les organisateurs proposent 3 courses, une en vélo à patin, une autre avec pneus à clous, et une autre en Fat Bike, équipés de pneus grosses largeurs.
Ou bien se rendre au Canada, à FortWhyte Alive, pour participer à la course annuelle de vélo sur glace organisé par Woodcock Cycle.
En plus récréatif, à Toronto, toujours au Canada, The Bike Joint organise depuis plus de 20 ans la course de vélo sur glace « Icycle », à la patinoire de Dufferin Grove. La course a débuté sur la glace sur un parcours en huit, dans une lagune du lac Ontario, au large de l’île de Toronto !
Plus sportif, aux Etats-Unis, le phénomène a aussi pris de l’ampleur. Avec la Chilly Chili Ice Race, organisée en janvier, chaque année, sur un lac gelé à Bloomington, au Minnesota. Environ une centaine de coureurs s’y présente.
Enfin, avec la série de course Frigid Bits Race à Anchorage. Les cyclistes sur glace y pédalent sur le lac Goose, gelé. L’organisateur propose gratuitement, de novembre à mars, deux fois par mois, un circuit long de 36 kilomètres.
Vélo d’hiver : sur la glace, et parfois dans la neige !
Vous n’êtes pas au bout de vos surprises, le vélo d’hiver peut très bien se pratiquer, que ce soit sur la glace ou sur la neige. Une fois lu cet article, fini le « je reste là ce matin » à la moindre petite chute de neige ou gelée matinale !
Encore une fois, tout est question de volonté, et, aujourd’hui, d’équipement ! Sur la glace d’abord, la glace noire, très fine et transparente, qui recouvre les routes bitumées (d’où son nom). Elle doit se rouler avec prudence, et les pneus à clous sont parfaits – nous abordons ce matériel dans la section suivante.
Puis la neige, fatigante pour le cycliste hivernal, parce qu’elle produit une résistance importante à l’effort, comme un vent fort. En matière de pneus, les crampons sont utiles, à condition de rester dans la neige non tassée, vierge.
Enfin, la purée mélangée, moitié fondue, moitié gelée. L’idéal est de dégonfler un peu les pneus, pour qu’ils s’élargissent à l’endroit du contact routier, et de piloter debout sur les pédales.
Les pneus à clous, indispensable pour le cyclisme sur glace
Saviez-vous que les pneus à clous sont la 4e catégorie de pneus hiver que vous pouvez monter sur vos roues de vélo pour l’hiver ? Et les 3 autres, c’est quoi nous direz-vous ?
- Tout d’abord, les pneus larges type cyclocross, montés sur les vélos gravel, avec des crampons, utiles pour fendre la neige.
- Ensuite, les pneus larges à crampons, bien roulants, efficaces pour la neige fraîche ou fondante.
- Et pour finir, les pneus étroits, difficiles à maîtriser, mais ils fendent la neige et peuvent vous procurer une bonne stabilité.
D’ailleurs, observez bien les motos sur glace ou les voitures de rallye d’hiver, leurs pneus sont toujours fins ! Pour vos tenues d’hiver, par contre, gardez bien toujours plusieurs couches !
Les pneus cloutés, solution ultime pour votre vélo d’hiver, sont indiqués pour rouler sur la glace ou le verglas si vous ne voulez pas vous poser trop de question. Mais, attention, vous perdez en vélocité ce que vous gagnez en stabilité. Un repère, les plus adapté pour la route ont moins de clous (une centaine), que les pneus haut de gamme (300 clous aluminium). C’est une solution si vous habitez dans une zone où en hiver, les routes sont souvent verglacées.
Il faudra adapter votre entraînement aux nouveaux pneus. Faites attention, au montage, de respecter leur sens de rotation (indiqué par une flèche). Pour améliorer l’adhérence, soyez un peu sous-gonflé pour rouler à vélo sur la glace. Vous ne serez ainsi jamais pris au dépourvu, et ne vivrez plus jamais aucune chute.
Un deuxième vélo pour la glace, merci, ce n’est pas de refus !
Comme nous l’avons précisé dans nos précédents articles sur le cyclisme hivernal, opter pour un vélo spécial hiver est judicieux. Premièrement, si vous sortez et que les routes sont verglacées, enneigées, l’humidité, le sel répandu, vont être corrosifs.
Un vélo de seconde main, bon marché, est moins fragile. Vous le nettoyez rapidement après chaque sortie, laissez les roues cloutées dessus. Ensuite, les chutes ne sont pas exclues, un vélo sur glace avec un cadre acier sera moins cassant qu’un vélo doté d’un cadre carbone.
Enfin, l’hiver, vous travaillez le foncier, la technique, vous préparez l’année. Un outil spécifique est préférable, cela vous apportera un peu de changement par rapport au reste de l’année.
Et vous serez content de remonter sur votre formule 1 aux beaux jours ! Pour rester motivé tout l’hiver, consultez nos articles sur le sujet, et faites vous plaisir, avec un cadeau sportif, ça rebooste l’ego, c’est prouvé !