Le business du vélo n’en finit plus de monter : tout ce que vous devez savoir sur son ascension !

Nous avons volontairement fait l’impasse sur le tour de France, que les observateurs qualifient de business juteux.

On sait par exemple que lors de l’édition 2 018 les organisateurs ont distribué 2,3 millions d’euros de primes aux coureurs. Que les villes déboursent entre 60.000 et 100.000 euros pour accueillir une étape. Et que France Télévision met sur la table 24 millions d’euros chaque année pour les droits de retransmission.

Le budget global de la grande boucle s’élève à 150 millions d’euros. C’est Amaury Sport Organisation (ASO, filiale du groupe Amaury) qui bénéficie de ces rentrées financières !

Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, le vélo en France ne se résume pas à la grande boucle. Et le business du vélo se développe, avec ou sans lui !

Le secteur du cyclisme explose ? Le business du vélo a le vent en poupe ?

Le chiffre d’affaires du secteur, en 2016, dépassait les 1.8 milliard d’euros. Il représentait 0.21 % de la production de l’industrie manufacturière. C’est 2,5 fois moins que celui de la moto – 4.6 milliards pour  la même année. Mais plus que celui des objets connectés, qui a dépassé le milliard en 2017.

Bon, d’accord, c’est 56 fois moins important que celui du secteur automobile (101 milliards en 2 016). Et par rapport au secteur du bien-être, c’est nettement moins aussi ! Celui-ci pesait, en 2 016, 37,5 milliards, mais il avait augmenté de 7 % de 2 015 à 2 016.

Quel rapport, nous direz-vous, entre le business du vélo et le bien-être ?

Et bien justement, il est probable que les deux soient portés par la même vague de fond. La même année 2016, les vendeurs écoulent plus de trois millions de vélos. Les marques françaises représentent un quart des fournisseurs (données Union sport & cycle de 2 016). Et là, les chiffres tapent fort : + 6,4 % entre 2 015 et 2 016, en comptant dans le total les pièces, composants et accessoires.

Les Français se sont mis au vélo ?

Il y a eu une recrudescence des inscriptions dans les clubs ?

Nos amis cyclistes n’ont pas noté un tel phénomène. C’est bien plutôt du côté des vélos électriques qu’il faut regarder, avec une hausse des ventes de 33 % entre 2 015 et 2 016. Avec un prix moyen de 1600 à 2000 euros, le vélo électrique génère mécaniquement une hausse des recettes. Le vélo électrique est un business, visiblement !

Le business du vélo : beaucoup de formations disponibles

Si vous souhaitez ouvrir un magasin, les formations pullulent sur internet. Les propositions vous séduisent, en quelques mois, vous pouvez vous former et prétendre vivre de votre passion, le cyclisme.

Vous pouvez y lire que le secteur est en pleine forme, dopé par le triple intérêt écologique, financier, et santé. Qu’il est accompagné par l’État, qui y voit un double intérêt (fiscal avec la TVA et santé publique). Tous les feux sont au vert, ou presque, pour que tout le monde se lance danse le business du vélo !

Les formations au business du vélo vous accompagnent pour effectuer des études de marché. Mais aussi pour vous ouvrir les yeux sur les nombreuses possibilités de consommation.

Les équipements, types de vélos, tenues, et tourisme cycliste. Et toujours avec la même remarque : la distribution de vélo est une affaire de proximité, donc accessible au petit détaillant. Même si la plupart appartiennent à des réseaux de boutiques qui se font la guerre pour s’octroyer la plus grosse part du gâteau.

Parmi elles : culture vélo, cyclable, doc-biker, distri cycle, bouticycle, Newteon. Il faut donc faire preuve de prudence.

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Les blogueurs et influenceurs sont approchés par les marques

Les influenceurs et les blogueurs étaient en première ligne pour le nouveau marketing de la mode et de la beauté.

Aujourd’hui, ils débarquent dans le sport, et en particulier le vélo de course, de route, et le VTT. C’est un signe que le secteur draine de l’argent, qu’il peut financer sa propre force de frappe commerciale. Les acteurs ont plus de moyens, et les talents affluent pour contribuer à alimenter un élan dynamique et profitable à tous.

Les jeux vidéos consacrés au vélo sont déjà présents depuis un moment. Le business du vélo s’autoalimente avec l’arrivée des influenceurs !

L’effet booster des blogueurs et influenceurs est le fruit d’une stratégie bien huilée, inspirée des plus grandes réussites d’autres secteurs. Contrats d’exclusivités, publications à un rythme établi et négocié, contenu rédactionnel préalablement défini.

La preuve, la présence des blogueurs par le biais d’une base, à l’édition 2 018 de l’Eurobike. Ce moyen d’exposition mondial leur a offert la possibilité de partager avec leurs communautés les tendances, innovations et autres articles prisés et mis en avant. Les marques les aident à perfectionner leurs méthodes de création de contenus, pour mieux valoriser le secteur.

Le business du vélo ne fait-il pas partie du secteur du bien-être ?

Le cyclisme est un sport qui ne cesse de faire ses preuves comme moyen d’entretenir son corps en évitant les traumatismes.

C’est un sport porté, et à ce titre, évite les chocs subits lors d’un footing ou d’une course à pied. Les salles de remise en forme ne s’y trompent d’ailleurs pas, ni les kinés, qui proposent toujours un échauffement sur vélo d’appartement. Les ventes de matériel ne sont pas près de s’arrêter, au contraire !

Comme le secteur du bien-être, il a le vent en poupe, et d’ailleurs, n’en fait-il pas finalement un peu partie ?

Les Français vont se rendre compte que pratiquer le cyclisme – sur route, ou VTT – améliore leur santé, sans que cela ne leur coûte cher. On gagnerait plus de 2 ans d’espérance de vie en pratiquant régulièrement le cyclisme. Les maladies cardiovasculaires régressent fortement avec une pratique quotidienne de 30 minutes de vélo. Enfin, le stress disparaît, la tension diminue, et les capacités respiratoires s’accroissent de 13 % en 2 ans de cyclisme régulier !

Sachant cela, qui n’aurait pas envie de monter sur un vélo ? Et sans le savoir, d’alimenter le business du vélo ?

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Business du vélo : plus il y a de monde, plus il y a d’argent…

En France, l’Union Sport et Cycles est un syndicat professionnel qui regroupe tous les acteurs privés du secteur du vélo. Sa taille est impressionnante, 3000 entreprises affiliées et 80 000 salariés répertoriés.

Le vélo commence à peser sur le plan économique, et donc aussi politique. Voir d’ailleurs de ce côté la prime d’État ou l’aide proposée aux acheteurs de vélo électrique par les collectivités locales dont le montant cumulé ne peut dépasser 200 €. Ou bien l’indemnité kilométrique de 25 centimes par kilomètre parcouru que les employeurs peuvent verser. Même le secteur public entretient le business du vélo

Les ventes de VTT, depuis les années 90 tirent les ventes de cycle. Mais les Français ont dépensé, en 2016, plus qu’en 2015 pour leur vélo. 337 € tout type de vélo compris, contre 321 euros en 2015 et 307 euros en 2014. Une belle progression de 5 %, stable, d’année en année. Ce qui a pour conséquence d’entretenir la filière toute entière. Avec pour premiers bénéficiaires les détaillants cycle spécialisés (la moitié des parts de marché). Les grandes surfaces multisports en profitent aussi, elles représentent 36 % du marché.

Mais l’électrique se généralise. Les e-BMX apparaissent aux États-Unis (le premier BMX assistance électrique a vu le jour en 2016), et bientôt vos vélos de course seront concernés !

Le vélo est-il un business et un levier de développement pour l’économie locale ?

Nous l’avons évoqué au début de cet article, le cyclisme se connecte automatiquement à la protection de l’environnement, au bien-être des individus, et à la santé. C’est une bien de consommation transversale, dont l’usage vient modifier en profondeur la société.

Comme la voiture l’a fait en son temps, lorsque les Français l’ont adopté, dans les années 60. La voiture a modifié l’urbanisme : les tramways, trains locaux, se sont volatilisés. Les périphériques, 4 voies, zones périurbaines sont nées. La voiture a créé sa mythologie moderne.

Est-ce au tour du vélo ? Aujourd’hui, le vélo est pris en compte dans de nombreuses décisions politiques. Vous entendez parler de voies de circulations douces, de parkings à vélo, de location de vélo. Tout cela entraîne des dépenses spécifiques, des modifications urbaines, qui ont un coût pour la collectivité. Personne n’a encore mesuré l’impact de l’usage généralisé du vélo, en ville et à la campagne. Comme mode de déplacement, et aussi comme sport et activité santé en développement.

À Paris, les responsables politiques laissent moins de place à l’automobile et développent d’autres mobilités, et contribuent au développement du business du vélo.

Le business du vélo est bon pour le business local de proximité !

En effet, en Angleterre, tout au moins à Londres, on est de plus en plus persuadé de cela. L’autorité publique chargée de l’organisation des transports à Londres (TFL) voit le vélo comme un levier de développement pour les économies locales et nationales.

C’est une conclusion publiée dans un rapport qui synthétise 29 études sur la question. Ces études avancent des chiffres et des infographies toutes plus percutantes les unes que les autres. Une en particulier, sur l’automobile : la capitale perd 10 milliards d’euros par an à cause des embouteillages…

Qui a dit que le business du vélo était un mythe ? Par exemple, elles indiquent qu’un mètre carré de stationnement cycliste rapporte plus qu’un mètre carré de stationnement automobile. Que le réaménagement des rues au profit des cyclistes et piétons entraîne jusqu’à 30 % de vente en plus pour les commerçants. Que le lien social se développe, avec une explosion des comportements communicationnels (+ 216 %).

Ou encore que le vélo a un impact positif sur la santé des travailleurs qui l’utilisent comme moyen de transport (27 % de jours de congés maladie en moins).

le vélo du futur transmissions simples

Le business du vélo est-il bon pour l’économie nationale ? Quel impact sur la TVA ?

Enfin, la TVA rapporte la moitié des recettes de l’État. Le taux de TVA du vélo n’est en revanche pas celui appliqué à la santé, aux médicaments, il est de 20 %.

Rapporté au chiffre d’affaires du secteur en 2 016, cela constitue tout de même environ 360 millions d’euros pour les caisses de l’État. Le vélo est donc bon pour les recettes fiscales !

En revanche, une entreprise ne peut pas récupérer la TVA si elle achète le vélo, qui est considéré comme matériel de transport de personnes. Du point de vue comptable, c’est une immobilisation, qui peut faire l’objet d’amortissements (entre 3 et 5 ans), donc de charges déductibles. Le projet de réforme de la TVA à l’échelle européenne est positif pour le vélo traditionnel : les Etats pourront fixer une TVA réduite, ou nulle.

Mais pour le vélo électrique, considéré comme véhicule à carburant (?), le taux ne peut pas être inférieur à 15 %. Les deux principales organisations européennes du vélo s’en sont émues et se sont exprimées à ce sujet. (Fédération européenne de Cyclistes (ECF) et Confédération européenne de l’Industrie du vélo – CONEBI. Elles ont souligné que le vélo électrique contribuait à aider l’Europe à remplir ses objectifs environnementaux et de transport.

Business du vélo, quand tu es bon pour les recettes fiscales, tu as un bel avenir devant toi !

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